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Les Chilouvision

Au printemps 2000, j’ai emménagé dans de nouveaux bureaux avenue Ysaye, à deux pas du Parc Astrid. L’endroit était rigolo : situé sur les contreforts argileux de la vallée de la Pede, l’immeuble avait bougé. L’appartement était de plain pied mais on descendait à la cuisine pour aller manger, comme si on avait loué un flat dans la Tour de Pise.

J’étais à peine remis de l’effrayante surcharge de travail causée par l’incurie de certains sur le vieux thème « demain (c’est-à-dire le 1er janvier 2000) n’arrivera jamais » quand j’eus la surprise d’être contacté par le Sporting. « Tu écris bien, tu fais peu de fautes et tu es bilingue. On a besoin de toi pour assurer la communication en français sur RSCA.be. » J’avais bien sûr la possibilité de refuser, mais j’ai senti que si je disais non, on allait prendre une photo de moi, l’imprimer en grand et s’entrainer à jouer aux fléchettes dessus.
En vérité, j’avais entamé depuis peu, l’écriture d’une série de réflexions plus ou moins humoristiques sur le football, sous le titre général d’« Encore ? On n’est plus samedi », à interpréter comme on a envie. La suite était prévisible : continuer mes élucubrations ne posait visiblement de problème à personne, toutefois il m’aurait semblé déplacé de poursuivre sur le forum sous un tel titre, tout en signant au bas d’articles très sérieux sur le site du club.
Très peu de matchs étaient télévisés en direct à l’époque. Grâce aux Chilouvision, on n’avait même pas besoin d’allumer la télé pour avoir un avis à énoncer d’un air docte au coin d’un bar entre deux bières.

Défaut ou qualité lié à ma profession, j’ai tout conservé. Par la suite, je publiai mes machins sur un blog, jusqu’à ce que chez Belgacom – devenu entretemps Proximus –, on décide qu’un serveur juste pour abriter mes déconnades, ça coûtait trop cher. La bouche tordue dans un rictus féroce à la Schwarzenegger et les sourcils froncés façon Chuck Norris, je me mis donc à l’étude de l’HTML 5. Depuis, je suis d’humeur changeante : pour ceux qui en douteraient, ce langage est une horreur innommable héritée des balbutiements militaires du web… Mais c’est la seule façon de créer un site un peu nerveux – How I miss the time when the computers were slow and the programs (truly functional software, not the fucking apps) were fast!